Tomb Raider, Angelina Jolie et la Passion Archéo : Comment tirer à bout portant avec une paire de gougouttes naturelles
04/07/2025
Avant de devenir une adulte responsable, candidate au catéchisme et aux bonnes manières, j'étais surtout prête à sacrifier une leçon sur Moïse pour sauver la planète en short en simili-cuir. Le Seigneur me pardonnera (ou pas), mais en matière de foi, j'avais choisi ma déesse : Lara Croft.
Addiction numérique précoce
J'ai expérimenté les sensations de vertige liées au shoot en 3D bien avant l'arrivée de la puberté. Tomb Raider représentait pour moi un souffle vital, une échappatoire, une voie de libération. Tandis que les autres psalmodiaient le Notre Père, moi je formulais une prière pour dénicher une trousse de soin dissimulée dans une caverne aztèque. A l'âge de 9 ans, je possédais déjà les réflexes aiguisés d'un tireur d'élite en pixels. Un jour, lors de vacances à la campagne, j'ai conduit la 2CV de ma tante (celle que j'avais promis de ne pas toucher) avec l'attention d'une archéologue en mission d'infiltration. J'étais sur le point de concocter un créneau fictif. Tomb Raider n'était pas encore disponible… mais j'avais ça dans le sang.
Un mélange explosif d'instruction digitale
Tomb Raider a vu le jour suite à une formation sur Adibou, puis a été profondément secoué par Doom. Une combinaison explosive pour un jeune esprit alimenté par des énigmes logiques, puis confronté à des démons de l'enfer équipés de lance-roquettes. On peut dire que lorsque Lara est arrivée, armée de ses pistolets, de son accent anglais et de sa tresse d'un mètre vingt, j'étais prête.
Noël 1999 : l'apogée de la reconnaissance
En ce Noël, j'ai eu le plaisir de recevoir une superbe figurine de collection représentant Lara Croft. L'émotion. L'impact. Reconnaissance éternelle. Elle est toujours soigneusement conservée en tant qu'objet précieux (sûrement pas sur eBay, même sous la torture). Ma chambre d'enfant, ornée avec les posters des mois de l'année (c'est la base), s'était transformée en musée : des illustrations, des cartes, et moi, préparée à conquérir le monde avec mes petites bottes pixelisées et mes aptitudes de ninja.
Niveau débloqué, sacré goûter
Il y avait également ce moment sacré de la collation : un Yop fraise bien frappé et un paquet de Chatons au chocolat. Le dernier carburant avant de faire face à un niveau piégé ou un T-Rex imprévu. Consommer son Yop en mode guerrier, éliminer des momies, les mains toujours chocolatées, c'était l'apogée du plaisir vidéoludique. Et pendant que certains collectionnaient des Pog... j'étais déjà la souveraine du chourage de Pog lors de la pause. Rien à démontrer.
Une atmosphère à donner des frissons à un menhir
Mais au-delà du mythe, des formes géométriques et des combats rapprochés, il y avait également la musique.
Les compositions musicales du jeu, signées Nathan McCree, offraient un régal sensoriel.
Trois points. Et voilà, un frisson dans la nuque. Une atmosphère rappelant les grands longs-métrages d'aventure, agrémentée d'une touche de solitude, de danger et d'élégance.
Dernière exploration
Angelina, avec ses lunettes teintées et son charme à la James Bond.
L'arrivée d'Angelina Jolie dans le rôle de Lara Croft a provoqué un véritable Big Bang dans l'univers de la culture populaire.
Elle a réussi à représenter la force, la sensualité et l'esprit sans jamais verser dans la caricature. Oui, elle avait des courbes. Effectivement, elle était capable de se défendre. Oui, elle pilotait des motos. Et non, ce n'était pas contradictoire. Elle a réhabilité les lunettes rondes teintées en leur offrant un statut noble, et a redonné confiance à toutes les jeunes femmes convaincues qu'il est possible d'être séduisante et de maîtriser deux armes sans flancher. Lara Croft était une motarde, une archéologue, une stuntwoman, polyglotte et assumée dans ses conquêtes masculines.
Un modèle féministe en avance sur son temps, portant soit des Doc Martens, soit des talons, selon la situation. Et moi, petite fille portant des lunettes, dans ma chambre ornée de posters pédagogiques, j'ai été élevée pour apprendre à bien viser, à grimper haut et à croire que les filles peuvent également sauver la planète.
Par : Anne-Sophie MESLEM