Marina Kaye : la louve qui chante plus fort que les griffes

23/07/2025
En France, on apprécie les talents précoces… à condition qu'ils ne brillent pas trop. Marina Kaye, découverte à l'âge de 13 ans dans l'émission La France a un incroyable talent, n'a pas simplement impressionné un jury : elle a suscité des passions, des projections et malheureusement, des jalousies. Parce qu'ici, dès qu'un(e) artiste sort du moule, on dégaine les arbalètes et les sarcasmes. Elle, elle a sorti des albums.


Une "personnalité qui dérange" ?

Marina, c'est l'expression d'une âme ancienne dans un corps de liane, une pureté mélancolique qui dérange et déstabilise. Ceux qui l'entendent avec sensibilité comprennent : ses paroles frappent là où ça fait mal, dans les recoins négligés de l'enfance, dans les silences que l'on conserve pour soi. Et quand elle chante dans la langue anglaise ? Ce n'est pas une question de fuir la France. Il s'agit de converser avec l'universel – et, au fait, faut-il préciser que la souffrance est souvent bilingue ?


Elle n'est pas là pour faire plaisir. Elle n'est pas là pour aplanir. Marina, c'est un peu cette fille à la fête qui reste silencieuse et finit pourtant par captiver l'attention de tous. Non pas parce qu'elle recherche la lumière, mais parce qu'elle la symbolise. Et ça, certains n'ont pas réussi à l'assimiler. Trop jeune, trop talentueuse, trop énigmatique, trop fidèle à elle-même. Néanmoins, on n'a jamais requis d'un volcan qu'il soit un diplomate. Donc, oui, elle perturbe. À l'instar d'une louve dans un parterre de tulipes. Elle fait résonner la vérité dans un univers qui privilégie l'apparence. Et quand elle parle, avec cette lucidité presque gênante pour son âge, on comprend que certains confondent profondeur avec arrogance, et douleur avec pose.


Heavenbound : les pages d'une âme 

L'année dernière, au Trianon, ce soir-là, j'ai aperçu une jeune femme parfaitement centrée, connectée à son corps, à sa voix et à sa vérité. Plus de protection. Juste elle, dans toute sa complexité. La douceur et le feu. La caresse et la louve.
Elle nous a emmenés en voyage avec Heavenbound, son dernier opus, tout en mettant en avant des titres emblématiques tels que « Homeless », accueillis par l'auditoire comme des secrets qu'on n'a jamais oubliés.
Ce concert, c'était comme déployer un journal intime en notes musicales. Chaque morceau de musique représente une page. Chaque silence, un soupir.
Marina ne tente pas de séduire, elle cherche simplement à s'exprimer. Et c'est cela qui la rend mémorable.


Freeze You Out, ou l'art de survivre avec style 

Il y a « Freeze You Out ». Qui n'a jamais fantasmé, en cachette (ou pas), de courir à travers un paysage post-apocalyptique à la poursuite d'un séduisant mâle tatoué, dissimulé, cheveux flottants, maquillage impeccable, regard plein de signification et d'eyeliner étanche ? Non ? Seulement moi ? Bien. C'est Marina qui s'en est chargée pour nous. Merci, Madame. Ah, abordons donc le sujet de son carré parfait.

Ce n'est plus une coiffure, c'est une affirmation.
Ni trop lisse, ni trop indompté — juste ce qu'il faut pour exprimer :« Je peux te briser en deux en chantant une note. »
Le carré de la sagesse et du sass. Le carré d'une femme qui ne s'excuse plus d'être complète.


Là où les mots s'apaisent 

Aujourd'hui, ce sont des longueurs magistrales, sublimes, qui accompagnent l'allure d'une jeune femme mariée, épanouie — et enceinte de son premier enfant. Sur TikTok, Marina parle vrai : santé mentale, émotions, équilibre. Elle y alterne morceaux puissants, refrains légers, et conseils lucides en lien avec la psychologie. Et elle est tellement légitime pour en parler. Ce qu'on lui souhaite ? D'être pleinement reconnue pour ce qu'elle est : une artiste authentique, une femme rare, destinée à accomplir de grandes choses. Et au fait — pour ceux qui n'auraient toujours pas capté : son prénom ce n'est pas Homeless. C'est Marina Llorens.

Par : Anne-Sophie MESLEM


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