Ah, la coureuse : symbole contemporain de la recherche du bien-être, de la méditation en action... mais également une proie potentielle dans un univers où, avouons-le sans détour, le loup n'est plus uniquement une histoire pour enfants. Au cœur des sentiers verdoyants de Fontainebleau, des bois énigmatiques de Rambouillet et de la forêt domaniale des Landes, la coureuse contemporaine pourrait se questionner sur le véritable motif de sa course : sa santé ou son existence.

Des forêts pleines de charme… et de zones d'ombre

Fontainebleau, Rambouillet, la forêt de Meudon — ces appellations évoquent des promesses d'évasion et d'air pur en Île-de-France. Cependant, leur attrait dissimule une réalité sociologique complexe : des lieux de loisir pour certains, des zones dangereuses pour d'autres. En élargissant la carte, on découvre Brocéliande en Bretagne, le berceau des récits arthurien, Compiègne située dans les Hauts-de-France avec son histoire riche, ou encore l'immense forêt des Landes qui constitue un véritable dédale de pins. Ces forêts, tout en stimulant notre imagination, matérialisent également nos craintes modernes.

Selon un rapport du Haut Conseil à l'Égalité femmes-hommes, 55 % des femmes renoncent à sortir seules pour faire du sport, et 80 % avouent craindre de rentrer seules chez elles le soir – des chiffres encore d'actualité en 2024.

Le retour du Petit Chaperon Rouge version 2.0

Sincèrement, courir en forêt en 2025, c'est un peu comme réécrire le conte du Petit Chaperon Rouge, mais avec un smartphone dans la poche et une bombe au poivre à la main. Le message ? Devons-nous abandonner les contes pour s'inscrire d'urgence à un stage de Krav Maga ? Spoiler : c'est plus nuancé. Au-delà de la peur, il existe une réalité sociologique : la joggeuse, généralement femme seule dans un cadre semi-urbain ou rural, représente les tensions entre des espaces publics sûrs et des insécurités sous-jacentes. Ainsi, la course à pied devient un acte de défi et de résistance. Il ne s'agit pas uniquement d'une confrontation avec des loups symboliques, mais également avec de véritables loups, ceux-là même que les médias semblent se plaire à présenter comme des monstres.

Krav Maga : Super-héros du 21ème siècle

Fini le temps du simple manteau rouge, place à l'auto-défense technologique avancée. Le Krav Maga, discipline martiale israélienne, est désormais le mantra privilégié des joggeuses averties. Aujourd'hui, courir signifie également apprendre à se protéger. C'est le retour en force de la joggeuse contemporaine : hors de question de subir. Elle est plutôt de la trempe badass qui, si besoin, n'hésite pas à donner un « coup de boule à la Zizou » – et pourrait même déposer le corps du loup près de l'Observatoire de Meudon.

« Il suffit parfois d'entendre des pas derrière soi pour que la balade se transforme en sprint intérieur. Ce n'est pas toujours rationnel, mais c'est une réalité pour beaucoup. »
— Ludivine, 32 ans

« Je suis un homme, je cours aussi, mais je n'ai jamais pensé à prendre une bombe au poivre. Quand une amie m'a dit qu'elle ne sortait jamais sans, j'ai compris à quel point on vit la forêt différemment. »
— Yanis, 29 ans

Courir c'est bien

Ne pas flipper, c'est mieux.

Dernière foulée 

Si un jour cette coureuse justicière parvient à rattraper le loup, elle pourrait lui offrir une ultime course... pas vers la forêt, évidemment, mais autour du bloc — afin qu'il comprenne que courir ne signifie pas seulement fuir ses obligations. En 2025, la justice en baskets, c'est du peps, de la portée et une bonne dose d'ironie : un mot bien choisi qui fait plus mal qu'une course en côte, un regard complice qui dit 'je t'avais averti', et beaucoup de détermination dans les jambes. Elle ne mord pas, elle excède - et cela, c'est d'autant plus fort.

 Pour celles qui veulent courir sans se faire marcher dessus :
 LADIES SYSTEM DEFENSE, une référence solide en self-défense féminine.
J'ai pratiqué un moment : c'est carré, sans chichi, et ça muscle plus que les mollets.
Pas besoin de cape, juste de savoir envoyer valser les relous avec calme et précision. 

Par : Anne-Sophie MESLEM