How I Met le Djinn Applications de rencontres : entre illusion, idolâtrie et stock défectueux

26/05/2025

Swipe, match, ghost… la boucle infernale

Depuis l'arrivée des applis, on est passé·e d'une époque où l'on pouvait croiser quelqu'un au café du coin ou à un concert, à une ère où on juge un potentiel partenaire à coup de photos filtrées, bios de 150 caractères et emojis soigneusement placés.

C'est un peu comme faire ses courses à Rungis : un gigantesque marché où il faut trier le bon grain de l'ivraie. Beaucoup de « produits » ne sont pas toujours frais — les profiteurs, les joueurs, ceux qui ont plus besoin d'une assistante sociale que d'un·e partenaire. Il faut être rapide, vigilant·e, et garder son flair pour dénicher la vraie perle.


L'illusion de la perfection : quand on swipe sur un mirage

Les applis cultivent l'idéalisation : profils photoshopés, mises en scène flatteuses, phrases calibrées pour plaire. On tombe amoureux·se de versions « packaging marketing », pas des personnes entières. Ça marche pour certains qui savent naviguer dans ces eaux sans se noyer dans la déception.

Pour les autres, la dissonance cognitive frappe vite : "Comment ce type hyper fun en chat peut-il envoyer des textos dignes d'un manuel d'ennui profond ?" Ou "Ce profil parfait ne répond jamais, ou pire, disparaît sans un mot."


Pourquoi ça marche pour certains, et pas pour nous ?


Le capital social invisible

Avoir un réseau actif, des amis qui peuvent recommander ou valider, crée un climat de confiance bien plus fort que l'anonymat du swipe. Ceux qui réussissent souvent ont cette toile sociale qui tisse un filet rassurant.

La confiance en soi visible

Sur les photos et dans les conversations, un·e confident·e naturel·le attire plus qu'un·e novice maladroit·e, même si ce dernier est sincère.

La capacité à déjouer les pièges de l'idéalisation

Accepter l'autre avec ses contradictions, ses silences, ses défauts. Ceux qui s'y prennent bien savent reconnaître que derrière le "profil parfait", il y a un être humain.


Témoignages : "Le Djin, ce mirage ou la surprise ?"

"J'ai cru rencontrer mon prince charmant. En vrai, il ne voulait que me voler mes codes de carte bancaire…" — Clara, 32 ans
"Sur les applis, y'a plus de ghostbusters que de gentlemen. Si tu veux un vrai lien, faut apprendre à lire entre les swipes : intentions floues, ego surgonflé, et disparition à la première vulnérabilité."  — Lili, 28 ans

Rencontres : clarté, respect de soi et intuition

Dans le domaine des rencontres, certains schémas se répètent fréquemment. Prenons par exemple un premier rendez-vous dans un café — un environnement neutre, accueillant, idéal pour établir un contact sans pression. Puis, parfois assez rapidement, l'autre personne suggère d'approfondir la rencontre chez elle. Cela peut sembler banal, mais il est crucial de se poser la question : est-ce réellement ce que l'on désire ? Ce genre d'invitation, particulièrement lorsqu'elle est insistante ou soudaine, peut s'apparenter à une pression subtile — un phénomène largement étudié dans la psychologie sociale.
L'objectif n'est pas de devenir systématiquement suspicieux, mais de garder à l'esprit qu'il est toujours valide de prendre son temps. Se soumettre par crainte de déplaire ou par réflexe peut nous éloigner de nos propres limites. L'essentiel est de prêter attention à ses ressentis, de faire confiance à son intuition, et de définir ses propres repères, sans se sentir contraint d'être agréable à tout prix.


De nos jours, la plupart des rencontres se font par le biais d'applications. Ces plateformes peuvent donner une image embellie de l'autre, car chacun y présente souvent ses meilleurs traits. Pour éviter de nourrir trop d'attentes ou d'illusions, il est judicieux de suggérer une rencontre en personne rapidement. Rien ne peut remplacer l'expérience réelle : les échanges de regards, les silences, l'humour naturel… C'est ici que l'on perçoit véritablement si la connexion est authentique.
En résumé, rencontrer autrui, c'est aussi demeurer en phase avec soi-même : ses désirs, ses limites et sa sécurité intérieure. Il ne s'agit pas d'être méfiant envers tout, mais de ne pas s'oublier dans le besoin de donner une bonne impression. La rencontre est un échange — et non un examen à réussir.



Par : Anne-Sophie MESLEM





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