Comment une simple synthétiseur, un autotune mythique et une voix de diva ont métamorphosé une chanson pop en hymne de résilience et d'espoir à l'aube du nouveau millénaire.

Une chanson qui a le goût d'une diabolo grenadine

Believe, c'est un peu comme ce diabolo grenadine que tu as bu dans ce camping à Cogolin, entre les pins et la mer.
C'était le morceau sur lequel ta mère se déhanchait à la kermesse, entre deux stands de pêche aux canards, un gâteau au chocolat rempli de Smarties en main — un gâteau fait maison, évidemment, préparé avec tendresse… et dévoré avec ses copines en riant comme à l'âge de 15 ans. Ce morceau crée un lien intergénérationnel, mêlant vintage et contemporanéité, tout en étant à la fois plein d'humour et empreint de profondeur sur les cœurs blessés. 

Croire : ce verbe apparemment simple dissimulant une lutte intérieure

Ce qui confère à Believe sa puissance, c'est la façon dont elle renferme un message colossal dans une chanson de 3 minutes et 59 secondes : croire.
Mais en quoi faut-il vraiment croire ? Et pourquoi persévérer ? « Croyez-vous à la vie après l'amour ? »
Sous cette question apparemment simple, se cache une véritable tourmente intérieure qui s'exprime.
Avoir foi ne se limite pas à l'espoir, c'est aussi rester ferme lorsque tout s'effondre, exprimer ses doutes tout en s'accrochant à une réponse que l'on pressent au plus profond de soi.

Avoir confiance en soi. Avoir foi que l'on va se redresser. Que l'on vaut mieux.
Croire en l'amour véritable — celui qui ne laisse pas de côté, qui parcourt des distances pour te rejoindre, ou qui consacre une heure entière pour t'appeler, t'écouter et être présent.
Celui qui ne feint pas. Celui qui t'opterait réellement, sans que tu aies besoin de le mendier ou de te minimiser. Dans le style de Cher, Believe devient un acte de foi quasi mystique : l'expression de quelqu'un qui a connu la déchéance, mais qui décide d'opter pour la lumière.
C'est une mémoire : « Tu peux croire en toi. »
Tu peux croire que ce n'est pas fini.
Tu peux croire qu'il y aura un après.
Et qu'il peut être beau.

Un clip à l'image d'une fin du monde… avec des paillettes

En 1998, Believe de Cher évoque une apocalypse en talons : univers de boite de nuit cybernétique, décombres émotionnels et rythme répétitif. Dirigé par Nigel Dick, le clip prévoit Matrix, le bug du millénaire et nos romances détruites sur une toile de fond stroboscopique.
Cher y représente une déesse virtuelle, à la fois sorcière et hologramme, évoluant au milieu des ruines d'un amour révolu. C'est l'apocalypse… mais en robe d'argent et finition miroir. Et même lorsque tout s'effondre, on continue à danser.

Strong Enough, la puissance de l'amour persistante

Effectivement, après Believe, Cher a une nouvelle fois frappé fort avec Strong Enough — un autre hymne à l'indépendance et à la force.
Celle qui déclare : « Je suis assez forte pour survivre. »
Assez forte pour ne pas juste croire, mais agir.
Assez forte pour aimer, encore, mieux, plus vrai. Et c'est ça, le message authentique.
La musique pop qui guérit, réconforte et met en lumière la résilience. Donc, maintenant c'est à toi : applique du gloss, prends ton chewing-gum à la fraise, mets Believe à fond et danse — même quand tu as le seum.

Par : Anne-Sophie MESLEM